Seuls 150 bateaux de plaisance de cette catégorie (à partir de 20 mètres de longueur et jusqu’à 150 mètres) sont enregistrés en France au Registre International Français (RIF) quand plus de 3 000 naviguent régulièrement sur nos côtes, générant de nombreuses retombées touristiques, économiques et sociales qui nous échappent. Thomas Kieffer, patron de Edge, basée à Marseille et première entreprise de gestion de yachts en France, lance un appel pour développer le savoir-faire français de cette filière qui connaît une nouvelle dynamique, un service d'excellence pour une gestion éthique et responsable des navires et de leurs équipages au sein de la Grande Plaisance.
Chiffres clés
• Il existe environ 6 000 super et mega-yachts dans le monde (respectivement plus de 20 et 80 mètres de longueur)
• 152 navires de plaisance commerciale au RIF
• 50 % de la flotte mondiale navigues sur la Côte d’Azur chaque année
• 2.1 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel généré par la grande plaisance en région Sud, avec plus de 10 000 emplois directs (tous pavillons confondus, incluant services et activités économiques annexes).
Il ne s’agit pas ici d’un appel à intérêts ordinaires, c’est un véritable appel à vocations. La mienne, je l’ai trouvée du haut de mes 6 ans : un appel irrésistible pour la mer, ou plutôt la navigation sur l’eau (pour le plaisir, tant en croisière qu’en régate…).Quelqu’un aurait dit récemment que la France n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle se tourne vers son littoral et cherche à déployer sa puissance maritime.
Pour autant le Registre International Français (le RIF) n’est que le 26e pavillon dans le monde et moins de 150 ‘yachts’ (de 20 à 50 mètres de long) y sont enregistrés. Or, la moitié de la flotte mondiale (soit 3 000 unités tout de même) des navires de plaisance entre 25 et 150 mètres de long passe entre 1 et 365 jours par an dans les eaux territoriales françaises. Mieux, une étude de 2022 a mesuré que les retombées économiques de la Grande Plaisance (le ‘yachting’ en anglais), pour le seul littoral méditerranéen français, avoisinaient les 2.1 milliards d’euros.
Cependant, le terme ‘Grande Plaisance’ demeure en 2025 le grand absent de tous les textes réglementant le monde maritime en France… et en Europe. A titre d’exemple, les marins professionnels enrôlés sur les yachts ne sont rattachés à aucune convention collective. Les décisions prises par les autorités françaises concourent davantage à faire fuir les propriétaires de navires de plus de 24 mètres qu’à les attirer et les contrôles (notamment en matière de respect du droit du travail) sont quasi inexistants. Mieux, alors que des sociétés privées sont agrémentées (registre SPRPGM auprès du Ministère du développement durable) et paient une prime d’assurance relativement conséquente, certains cabinets d’expertise comptable français n’hésitent pas à produire des contrats d’engagement maritime (nom des contrats de travail de marins professionnels), des bulletins de paie (et par conséquent des déclarations sociales), remplis d’approximations et d’erreurs, le tout, sans le moindre risque de redressement puisque ce risque est uniquement porté par les armateurs qui leur font abusivement confiance.
Appel à mobilisation
Plus attristant, si vous vous promenez le long du célèbre « quai des milliardaires » du Port Vauban à Antibes, vous ne trouverez aucun navire battant pavillon français et aucun marin enrôlé en France (bien que certains d’entre eux vivent à l’année en France). Bref, économiquement, fiscalement et socialement, nos pouvoirs publics ont décidé de « fermer les yeux » sur cette activité qualifiée de divertissement, malgré notre riche histoire maritime, nos littoraux parmi les plus attractifs du monde, notre patrimoine (notamment touristique, gastronomique et viticole), notre savoir-faire en matière de construction et de réparation navales, et notre palmarès sportif sur tous les supports et toutes les mers du monde.
Ne serait-il pas grand temps de changer la donne ? Je propose que les passionnés de beaux bateaux, les professionnels et les experts de la Grande Plaisance, les armateurs, les conseils (notamment les avocats en droit maritime) s’unissent afin de proposer une évolution des normes régissant l’activité de la Grande Plaisance en France.
Le point de départ que je préconise serait de s’organiser en partenaires sociaux et de rédiger la première convention collective de la Grande Plaisance, applicable tant aux gens de mer enrôlés à bord des navires qu’aux non gens de mer enrôlés ainsi qu’au personnel à terre. En affiliant tous ces professionnels à l’Établissement National des Invalides de la Marine (l’ENIM), cela permettrait d’augmenter les cotisations de ce régime spécial imaginé par un certain M. Colbert (ce qui en fait le plus ancien régime de protection sociale au monde), et d’en pérenniser l’existence tout en créant les conditions d’une communauté de professionnels solidaires des enjeux que revêt la Grande Plaisance en France. Ce serait aussi l’occasion de mettre fin aux affiliations ‘exotiques’ (comme Malte et autres contrats ‘bananes’ – du nom des mêmes pavillons : Cayman, Marshall Islands, etc.) qui déshonorent le paysage social dans nos ports et crée les conditions d’un dumping social (avec la précarité comme corolaire) d’un autre temps.
Au cœur de la Méditerranée, Marseille s’inscrit désormais comme une évidence dans le territoire de la Côte d’Azur. Centre névralgique du commerce maritime, elle relie les continents et dynamise l’économie nationale ; sa vitalité culturelle et touristique attire le monde entier ; son ancrage régional accélère l’influence de la Région Sud. Marseille enrichit la French Riviera de sa puissance et de sa singularité, transformant la Côte d’Azur en un territoire riche, multiculturel et résolument tourné vers l’avenir.
Un vent nouveau devrait souffler et la France a toutes les cartes en mains pour reconquérir les parts de marché qu’elle a décidé d’abandonner de longue date aux anglo-saxons, laissant une ville et un port emblématique comme Antibes (sans parler de Monaco), totalement ‘colonisés’ par les marins anglo-saxons et les entreprises de formation et de management de navires qui les accompagnent.
La filière Grande Plaisance peut devenir un pilier économique et un puissant vecteur d’image pour la France, en mariant luxe, innovation et durabilité.
Mobilisons-nous pour que cet appel fasse date et crée un grand écho auprès d’une large communauté d’intérêts afin que chacun prenne conscience des enjeux et de la chance qui se présente à nous : la France a toute légitimité à imposer ses normes sociales, fiscales et environnementales dans un segment industriel, le luxe, où des champions mondiaux ont su s’imposer de longue date.
"La France mérite une stratégie de développement dédiée au segment de la Grande Plaisance"
Thomas Kieffer - CEO Edge
L'épopée
Donnons du poids à cet appel à mobilisation, nous vous invitons à le signer ci-dessous et à le partager autour de vous. Nous vous tiendrons informés des actions menées et de leurs avancées.
Fondée en 2020 à Marseille, mais s’appuyant sur des fondations remontant jusqu’à 1981, Edge, the yachting French touch®, bouleverse la gestion des yachts et de leurs équipages : armateurs, marins et convives découvrent une approche unique, où excellence, élégance et expertise créent une expérience en mer inoubliable. La French Touch n’a jamais été aussi visible sur l’eau. En termes de chiffre d’affaires consolidé, le groupe dépasse les 12 millions d’euros en 2025 et emploie près de 300 salariés en mer et dans les différents bureaux (à Marseille, Cannes, Dubaï, sur l’île Maurice et en Floride). Ethique et engagement, rigueur et réactivité garantissent la sérénité des armateurs, le bien-être des marins et l’émerveillement des convives à bord
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